Il avait rien demander lui. Ça lui tombait dessus comme ça. Paf une mère décédée et le voilà prince de ce pays qui n’existe même pas sur les cartes du monde. Un pays si petit, si microscopique qu’il n’existait quasiment pas aux yeux des gens. Et lui l’américain, pur souche, lui le capitaliste démocrate aux idées politiques bien décider, lui prince. Le monde se foutait bien de sa gueule. On lui riait au nez depuis un mois. Et le pire il pouvait en parler à personne. Pas à ses potes en sortant : « mec c’est moi le prince d’un pays microscopique. me voilà pleins de responsabilités. cool hein ? » Il se trouvait con à attendre là sur cette chaise de l’ambassade de Genovia. Il ne savait même pas ce qu’il attendait. Sa grand-mère repartie dans ce pays au nom, qu’il avait eu tellement de mal à prononcer le nom, l’avait laissé seul quelques jours, le temps qu’une fille en qui sa grand-mère avait entièrement confiance vienne « l’escorter ». Il savait rien de cette personne si ce n’est qu’une personne de confiance. Assis sur une chaise dans le hall de l’ambassade, il se sentait con. Mais tellement. Il attendait ne sachant s’il devait croiser les bras, ou bien les jambes, s’il devait attendre debout ou assis. Puis, quel salut était approprié pour cette personne ? Une révérence, une courbette ou bien une simple poignée de ferme. Mais la poignée ferme assurée, ou plus chaleureuse ? Il avait le cerveau sur le point d’exploser. Il s’enfila d’une traite sa tasse de café, ce qui n’arrangea en rien le tremblement nerveux de ses jambes. Il prit son visage à pleines mains et les passa dans sa chevelure à peine bouclée. Il avait faire allure dans sa veste de cuir, qu’il avait refusé de délaisser. Il avait toujours eu le style, chose que sa grand-mère l’en remerciait grandement, mais il se refusait hors gala ou cérémonie officiel, le costume pour tous les jours. Il était plus à l’aise avec un jean, un t-shirt et sa veste de cuir. Sa barbe bien taillé lui donnait de la carrure, mais au fond il était plus tétanisée qu’un gamin fasse au croquemitaine. Il se demandait bien à quelle sauce il allait être mangé. Puis des bruits de talons sur le carrelage le fit relever la tête l’air hagard. Il fut stupéfait dans un premier temps. La jeune femme qui lui faisait face était à peine plus jeune que lui, mais surtout elle dégageait une telle aura qu’elle l’écrasait littéralement. Il se releva à peine et lui tandis une main tremblante. - Salut je suis Rowan… - Il se rendit compte dans l’instant suivant de son énormité. Si elle était une personne en qui sa grand-mère, la reine elle-même, avait confiance, elle ne devait pas être n’importe qui. Il se mordit aussitôt les doigts d’avoir échoué encore sur un truc totalement banal pour les gens comme cette fille ou sa grand-mère.